Dans la sacristie de l’église de Cers, se trouve un cadre qu’on a toujours appelé la Sainte Face.
Il s’agit d’une image du linge de Sainte Véronique, dite acheiropoïète c’est à dire non-faite de la main de l'homme.
La Tradition dit que pendant la Passion et le Chemin de Croix, une des femmes qui suivaient le Christ essuya son visage souffrant, et l'image des traits de Jésus s'imprima sur le Linge. Cette relique, nommée le Mandylion d'Ephèse, du nom de la ville où elle était conservée, parvint à Rome au XIIIème.
Le Mandylion d'Ephèse étant très vénéré, on en fit faire un nombre incalculable de copies, d'abord en peinture, broderie etc...puis par l'imprimerie. Pour donner à ces copies une certaine valeur, on les mettait en contact avec le reliquaire qui contenait les objets précieux.
Le document imprimé sur l'image est l'attestation donnée par l'un des Chanoines de la Basilique S. Pierre à Rome le 6 février 1855, indiquant que l'image reproduite par impression avait bien été posée sur les reliques. C'est en quelque sorte un certificat d'authenticité.
Voici la traduction du texte en latin:
Moi, chanoine de la sacro-sainte Basilique du Prince des Apôtres à Rome,
J'assure et je porte témoignage à tous ceux qui verront ces présentes lettres, que cette image du Visage de Notre-Seigneur Jésus-Christ, conforme à celle du Très Saint Suaire sur le linge de Véronique, imprimée en couleur noire, a été appliquée audit Suaire ainsi qu'au bois de la Vivifiante Croix et à la pointe de la Lance du Seigneur, conservés religieusement dans notre susdite Basilique, honorés par plusieurs écrits des Souverains Pontifes et une grande vénération des peuples. En foi de quoi j'ai signé ces présentes lettres et fait mettre mon sceau sur la susdite image.
Donné en notre résidence le 6 février 1855, 9e année du règne du Pape Pie IX
Signé fr[ère]....illisible.
A la fin du XIXe siècle lorsque furent réalisés les premiers clichés du Saint Suaire de Turin, on constata une ressemblance certaine avec l'image du Mandylion d'Ephèse.
Réalisé avec la collaboration d’Henri Barthès, ancien président de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers.